- EXOCET
- EXOCETEXOCENom donné à une famille de missiles antinavires de surface de conception française (Société nationale industrielle aérospatiale). Ces missiles sont lancés par des navires de surface (MM 38, MM 40), par des aéronefs (AM 39) ou par des sous-marins (missile à changement de milieu SM 39, en cours de développement).L’Exocet est un missile d’encombrement et de masse relativement faibles (700 à 800 kg, dont 160 kg de charge militaire) de manière à pouvoir être utilisé sur des petits bâtiments, des avions ou même des hélicoptères; l’objectif opérationnel qui lui est fixé est donc non pas tant d’envoyer par le fond le bâtiment adverse que de le mettre hors de combat, ce qui peut arriver si l’on atteint l’un de ses nombreux points sensibles (appareils propulsifs, soutes à combustible, circuits électriques, installations électroniques, armements, munitions et explosifs). C’est effectivement ce qui est arrivé en mai 1982 au cours de la guerre des Malouines: sur cinq Exocet tirés par l’aviation argentine, quatre au moins ont frappé leur cible, sans qu’aucun avion tireur ait été touché ou même attaqué: un porte-conteneurs coulé, un autre navire endommagé et, surtout, le destroyer Sheffield , l’un des plus modernes de la Royal Navy, qui coulera six jours après avoir été touché par un seul missile.Sur le plan technique, l’Exocet est essentiellement un missile autonome («tire et oublie», en anglais fire and forget ), à propulsion à poudre, ayant une vitesse élevée, supérieure à mach 0,9 (1 100 km/h), une portée de 40 à 70 kilomètres selon le type de missile et les conditions de tir, un guidage mixte, par inertie puis par autodirecteur actif, enfin une trajectoire au ras des vagues (sea-skimming ).Une caractéristique essentielle du missile est sa propulsion à poudre, qui apporte une qualité primordiale: la fiabilité. Cette technique permet en effet un stockage en conteneur-lanceur étanche et évite les inconvénients de la propulsion par réaction (stockage de kérosène avec risques de fuites, aléas et délais de mise en route, échos radar plus importants). Le réacteur permettrait sans doute d’obtenir une portée bien plus grande mais en fait celle-ci est limitée pour des raisons de précision et de discrétion.La portée initialement définie — 40 kilomètres pour le MM 38 — correspond à l’horizon radar d’un bâtiment moyen (portée liée à la hauteur des antennes et à la rotondité terrestre) et permet donc le tir par les seuls moyens de détection du navire, en autonomie complète. En outre, le temps de vol du missile (de l’ordre de 2 mn) ne permet pas au bâtiment ennemi de se déplacer beaucoup. La zone de recherche est donc de faibles dimensions, ce qui permet en quelques dixièmes de seconde l’accrochage rapide de l’autodirecteur sur sa cible sans risque de confusion.Pour une portée supérieure, il faut une désignation d’objectifs faite au-delà de l’horizon par un autre vecteur que le navire tireur. C’est le cas du MM 40 (portée 70 km) qui utilise un hélicoptère relais montant à une altitude suffisante pour assurer la recherche et la désignation d’objectif, puis redescend aussitôt tout en conservant ainsi une très bonne discrétion. Dans le cas de portées nettement plus élevées, deux solutions sont possibles: le relais assure la réinformation du missile en cours de trajectoire, mais il doit pour cela rester en contact radar avec l’objectif pendant toute la première partie du vol et effectuer une transmission radioélectrique d’ordres, ce qui annule évidemment toute discrétion; ou bien le missile est livré à lui-même, mais les mouvements de l’objectif et l’imprécision consécutive à une longue navigation inertielle entraînent une zone de recherche importante pour l’autodirecteur.Malgré les progrès technologiques accomplis sur cet équipement, les risques de confusion d’objectif demeurent, ainsi que la nécessité d’évolutions plus serrées: donc, pour une vitesse donnée, une nette augmentation de portée s’accompagne d’une incertitude sur le résultat. Dans le cas du missile air-mer (AM 39, de 50 à 70 km de portée selon les conditions de lancement), la rapidité de déplacement du lanceur et sa capacité à faire demi-tour à très basse altitude dès le tir effectué rendent un éventuel allongement de portée pratiquement inutile.Efficace et précis, le missile doit encore pouvoir traverser les défenses adverses, aptitude appelée «qualité de pénétration». Divers éléments y concourent:trajectoire en vol rasant, en paliers de plus en plus bas à l’approche de l’objectif et programmables en fonction de l’état de la mer;vitesse élevée, supérieure à mach 0,9;navigation inertielle d’une discrétion totale jusqu’à proximité de la zone de recherche;autodirecteur électromagnétique très performant assurant un accrochage très rapide sur l’objectif; grâce à ses qualités de discrimination, l’autodirecteur est pratiquement insensible aux contre-mesures électroniques (leurres, chaffs);faible signature radar;faible hauteur de culmination au lancement (une trentaine de mètres), inférieure à celle d’un missile turbo-propulsé;tir en salve pour le MM 40 (4 missiles en moins de 10 secondes) provoquant la saturation des défenses.• 1558; lat. exocœtus, gr. exôkoitos proprt « qui sort de sa demeure »1 ♦ Poisson des mers chaudes, pourvu de grandes nageoires pectorales qui lui permettent de sauter hors de l'eau et de planer un instant dans l'air, d'où son nom de poisson volant.2 ♦ N. m. inv. [ ɛgzɔsɛt ] (1969; marque déposée) Missile de fabrication française, autoguidé, à trajectoire rasante, utilisé pour la destruction des navires. Des exocet mer-mer, air-mer. Adjt Un missile exocet.Synonymes :exocetn. m. ICHTYOL Poisson téléostéen des mers chaudes, long de 20 à 30 cm, qui accomplit des sauts de plusieurs mètres hors de l'eau grâce à des nageoires pectorales extrêmement développées. L'exocet est couramment appelé "poisson volant".⇒EXOCET, subst. masc.ICHTYOL. Poisson des mers chaudes et tempérées, muni de nageoires pectorales développées qui lui permettent de sauter hors de l'eau et de planer quelques instants dans l'air. Exocet sauteur. Exocet volant, appelé aussi Hirondelle de mer, Hareng volant, Poisson volant (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 217) :• La proximité des terres nous a valu la présence de nombreux fous à manches de velours, de bandes d'exocets et de beaux trigles aux nageoires azurées, bondissant à la surface des eaux.DUMONT D'URVILLE, Voyage au Pôle Sud, t. 1, 1841, p. 35.Prononc. et Orth. :[
]. Cf. é-1. Ds Ac. 1835, 1878. Étymol. et Hist. 1558 (RONDELET, Hist. des poissons, I, 1, 15 ds DG). Empr. au lat. exocoetus (Pline) nom d'un poisson de mer, gr.
« qui sort de sa demeure ». Fréq. abs. littér. : 1.
exocet [ɛgzɔsɛ] n. m.ÉTYM. 1558; lat. exocœtus, grec exôkoitos, proprt « qui sort de sa demeure », de exô « hors de », et koitê « lit, demeure ».❖———I Poisson des mers chaudes (famille des Exocétidés) au dos bleu foncé, au ventre blanc, à la queue échancrée, pourvu de nageoires pectorales amplement développées qui lui permettent de sauter hors de l'eau et de planer un instant dans l'air. — Syn. cour. : poisson volant. || Des exocets. || Exocet sauteur, exocet volant. || L'exocet vit dans les mers tropicales, mais une variété dite « hirondelle des mers », se rencontre en Méditerranée.➪ tableau Noms de poissons.———II N. m. invar. [egzosɛt] (V. 1979). Nom d'un missile surface-surface autoguidé de fabrication française. || « La France n'a pas cessé de fournir des armes à l'Irak (…) Les exocet, lancés par les Super-Étendard, s'attaqueraient aux terminaux pétroliers, ils serviraient d'armes dans la guerre économique » (Raymond Aron, in l'Express 14 oct. 1983, p. 105).
Encyclopédie Universelle. 2012.